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الإصلاح
La Réforme
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Les Eglises sont les dernières institutions – disposant d’une autonomie relative – de la minorité hongroise en Roumanie. Cette constatation est vraie malgré le fait que, à partir de la fin des années 1940, la politique de l’Etat a enserré les Eglises de la minorité dans les enceintes des temples, les privant de toutes les institutions au service de la culture nationale et de l’éducation nationale, ainsi que presque de toutes les possibilités de maintenir les relations avec l’étranger. On a dissout les congrégation qui jouainet traditionnellement un rôle important dans l’enseignement et dans l’exercice du ministère. Ils ont mis fin à l’activité du Statut Catholique de Transylvanie qui gérait les affaires économiques et culturelles de l’Eglise catholique romaine et qui disposait durant des siècles des fonds matériels indépendants.
Parmi les Eglises des minorités, ce sont les Eglises calviniste et unitaire qui peuvent encore déployer une activité minime dans le domaine de l’édition: les calvinistes font paraître en 1100 exemplaire et sur 82 pages par an, la Revue à diffusion intérieure. L’Eglise réformée a édité, entre 1945 et 1987, au total 53 publications indépendantes. Sur ce chiffre, 37 publications ont paru dans la période de 1945-1950, tandis que entre 1957 et 1987, seulement 11 publications ont pu paraître, ce qui explique bien la situation de l’Eglise. Durant ce laps de temps, l’Eglise n’a pas pu éditer la Bible.
Parmi les publications, destinées aux catholiques, il faut mentionner le calendrier mural catholique romain qui paraît à Gyulafehérvár, Karlsburg et à Szatmár. Dans les dernières décennies, on a fait paraître un livre de prières, un petit catéchisme et aussi un calendrier liturgique. Durant les quarante dernieres années l’Eglise n’a pas eu la possibilité d’éditer la Bible.
Le nombre des Hongrois appartenant à l’Eglise catholique romaine en Roumanie, s’élève aujourd’hui à peu près à 1,2 milion dont plus de 1,1 milion vivent sur les territoires des diocèses de Gyulafehérvár, Karlsburg, Temesvár, Szatmár et Nagyvárad, disposant à peu près de 800 églises, 518 paroisses et 660 curés; presque 100 mille catholiques hongrois vivent dans les diocèses de Iaşi, de Bucarest, bine que pour eux la vie religieuse en langue hongroise n’est pas assurée.
L’Etat roumain ne reconnait sur les territoires appartenant à partir de 1918 à la Roumanie, que le diocèse de Gyulafehérvár et le considère les évéchés de Szatmár, Nagyvárad, Temesvár que comme des archidiaconés. A partir de 1948, quand on a résilié le concordat avec le Saint Siège, l’autorité de l’archevéché de Bucarest sur le diocèses de Transylvanie, a pris fin.
Les tentatives faites en vue de la transformation de la direction de l’Eglise catholique hongroise et de soumettre la vie intérieure de l’Eglise au contrôle direct étaient continuellement vouées à l’échec. Les catholiques hongrois ont réussi à garder leur autonomie intérieure, l’Etat a très peu de possibilité d’intervention dans la nomination des prêtres et des préposés. L’Eglise est aussi indépendante dans l’enseignement de la religion. Pour la limiter dans ses fonctions, l’Etat utilise plutôt des moyens extérieurs, sous formes de limitations administratives et de forces ouvertes. Parmi les difficultés les plus importantes de l’Eglise catholique il faut mentionner le manque total de la presse religieuse ainsi que la limitation administrative des relations avec l’Eglise-soeur hongroise et avec l’Eglise universelle. Dans les années 1980, les autorités ont l’intention de diminuer le nombre des étudiants admissibles à l’Académie de théologie de Gyulafehérvár. Le nombre des séminaristes admissibles à cette académie était 40 en 1977, 25 en 1983, et 16 en 1985 et 1986. Mais en 1987, à la suite de la résistance des évèques et du clergé qui de dressait derrière eux, on a admis à ce Séminaire 25 personnes.
La gestion de l’Eglise catholique romaine de 1938 à 1980 était entre les mains de l’évèque Áron Márton, qui, en acceptant même un long emprisonnement à cause de sa foi et de sa nationalité, servait avec intransigeance la sauvegarde de l’existence, de la culture, de l’identite nationales hongroises et leur développement. Ses successeurs s’efforcent de continuer l’activité dans son esprit.
Dans les années 1985-1986, un mouvement commença dans les départements de l’Eglise catholique de Transylvanie avec la soution tacite de l’Etat, en faveur de l’introduction de la liturgie en langue roumaine, se référant au nombre toujours croissant des catholiques romains de langue roumanie (à la suite de l’implantation en Transylvanie des Tchangos catholiques devenus roumains, et à l’initiative des fidèles de l’Eglise catholique grecque qui a été inclue dans l’Eglise orthodoxe par un arrété en 1948, et qui fréquentent les églises catholiques des Hongrois, font régulièrement parvenir leurs demandes sous formes de pétition au Vatican. Le pouvoir de l’Etat, en profitant de la décision du II-e Concile du Vatican déclarant les langue nationales, langues de la liturgie, incite les catholiques de langue roumaine à exiger des paroisses des villes, des messes en roumain et de l’évèque de Gyulafehérvár la création de paroisses roumaines. La présence des paroisses de langue roumaine sur la territoire du diocèse de Gyulafehérvár signifierait incontestablement – au sein de l’Eglise catholique roumaine à caractère hongrois, le début d’un processus semblable à celui qui, au cours des décennies passées, avec la création des sections dans les instituts culturels et d’enseignement, a amené à la liquidation presque totale de la culture de langue maternelle.
La direction de l’Eglise calviniste a conclu en 1949 un accord avec l’Etat. Celui-ci assure largement le droit aux autorités laiques d’intervenir dans la vie intérieure de l’Eglise et dans l’élection de ses dirigeants. L’Eglise réformée a, à peu près, 800.000 fidèles, tous de nationalité hongroise, les offices et autres cérémonies religieuses se font aussi en hongrois. Les 732 Eglises-mères, lesp près de 150 filiales et 750 assemblées sporadiques forment 13 diocèses et 2 districts ecclésiastiques. Le nombre des presbytères est autour de 12.000 et celui des pasteurs s’élève à 680. Bien que les conseils presbytériens aient une compétence limitée, ils sont tout de même des organes hongrois élus et ce fair leur assure de prestige au sein des localités, vis à vis des institutions dictatoriales du pouvoir. Le problème du recrutement des pasteurs est irrésolu; pour le moment il y a 70 postes de pasteurs vacants. La cause de ce problème est le -numerus clausus- plus strict depuis 1979. Au cours de 30 ans, en moyenne 23 personnes ont terminé leurs études par an à la Théologie de Kolozsvár mais à partir de 1979 ce chiffre a diminué à 8-9 en moyenne par année. Pour le moment, à l’Institut de Théologie protestante de Kolozsvár on trouve 48 étudiants calvinistes au lieu des 115-120 qu’on y trouvait d’habitude antérieurement.
Malheureusement, au cours des dernières décennies – dû en grande partie au concordat de 1949 – on trouve à la tête des tous les deux diocèses des évèques qui considèrent souvent le service des exigences du pouvoir plus important que la représentation des intérêts de leur confession et de leur nationalité, rendant ainsi plus difficile encore la situation de leur fidèles et du clergé.
Conformément à la politique d’assimilation hostile envers les nationalités, devenue plus forte au cours des dernières années, les organes officiels intimident et poursuivent les fidèles actifs et les pasteurs des Eglises des deux nationalités, par des moyens les plus différents, sans égard à la confession [p.e. l’affaire du pasteur calviniste László Tőkés à Dej (Dés, Deesch) en 1984, la mort tragique de l’abbé catholique Géza Pálfi en 1984 à Székelyudvarhely, Odorhen].
En dehors de ces Eglises, de petits groupes de Hongrois appartiennent aux confessions protestantes différentes et aux divers Eglises libres. A peu près 80 mille sont des unitaires, 30 mille des luthériens hongrois. On évalue à 90 mille le total des baptistes, des pentecôtistes de nationalité hongroise. Mais ces petites confessions comportent des gens aux langues et aux nationalités diferentes.
Jusqu’aux années 1980, il restait à peine de Hongrois de religion israélite en Roumanie; à peu près 93 p. 100 des Juifs de Roumanie, qui ont survécu à l’holocauste, se sont sauvés de la Roumanie ces 35 ans derniers. Actuellement on estime à 3 mille le nombre des Juifs considérés Hongrois, souvent exposés à une discrimination multiple.
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A new state – Kosovo – is soon expected to emerge in the political map of Europe, and this will mark the achievement of age-long aspirations for state sovereignty of the majority in the former Serbian southern province. Knowing the level of repression exerted by the Serbian regime in Kosovo, especially during Slobodan Milosevic’s reign (we should not forget the previous periods of repression against the Albanian population of Kosovo) it is easy to reach the consensus that the international recognition of the future state of Kosovo would be a correction of a historical injustice and will enable the people of Kosovo to become part of European integration according to the same conditions with which these processes develop in other parts of South-East Europe.
However, one needs to relativise the limitless optimism of the people of Kosovo awaiting the upcoming independence: independence, in the respective constellation, is a necessary but by no means a sufficient condition to initiate the processes that will place Kosovo among the successful World countries in a UNITED future.
The experience of countries that have gone through (are still going through) similar processes can be very helpful, there’s no need to repeat the mistakes of others, such difficulties may turn into inadequate responses to the following questions:
What is the New State and what is its function?
What was the national state?
What was the relation between the nation and state, between the ethnic and civic backgrounds?
Should we attempt to create an universal community?
However, here we have other traps such as those that stream from inadequate responses to questions about:
The right to difference,
The value of tolerance,
Multi-culturalism and inter-culturalism,
What is the State?
The State is, as some say, a value in itself, a necessary requirement of survival and well-being for every people, the state is above everything individual, while the state interest is above every special and individual interest. The individual is NOTHING, the state is EVERYTHING, therefore, there can be no boundaries or moral positions that impede the achievement of state interests.
States with individual objectives are commonly defined as national states. In this context, the national state usually does not imply the state as a community of citizens from where springs state sovereignty (who as demos are carriers of sovereignty) but as an entity that enables the ethnic community to have state sovereignty -the Croat rifle on a Croat shoulder, the Croat money in Croat pockets- this shows that the value of the member of the majority is not the same as the value of the minority (regardless that the Constitution notes that all citizens have equal rights and obligations, the state bodies and representatives of the prevailing state-building idea know that the values of the individual are assessed according to their belonging to a certain collective group).
What this is about – and the concrete example is drawn from the Kosovar context – best shows the once differentiation of nations and nationalities in Yugoslavia (which surfaced even more when the Milosevic-ruled Serbia removed the concept of nationality and his games of defining the national minority, which then led to the marginalisation and discrimination of members of non-Serb communities). Although in present-day Europe we can identify various problems that come from the deterioration of the concept of the state, it is clear (or it should be) that the European perspective of every new state in Europe is directly linked to the level of emancipation from the ethnocentric interpretation of national state and the equalisation of the state with the nation; or said differently, Kosovo as a future state can become:
Either a model for the successful harmonisation of ethnic-national pluralism with the concept of implementation of the functioning, civic state, along with the burden of the near past and all the insults and the memory about the past injustice;
Or just another hotspot of problems, insoluble contradictions and permanent instability.
Surely, real life is not as simple to be analysed according to such polarised schemes. We could rather speak about a level of Continuum, in which case the best question would be if the results of the state-building process in Kosovo – which will be measured according to this scale – will they be close to the optimal, or will they stagnate in the insolubility of antinomian doctrines, or will they slip on the verge of disaster.
The first case of approximating with the optimal implies the ideal relationships between the people and the state, the ethnic and the civic character, and this optimalisation implies the establishment of a viable Equilibrium. The people, the demos, which are made up of various ethnic, religious, cultural, educational and social individuals, do not rule out the development of specific identities, including the identity of the ethnic majority community, however rule out the justification for supremacy of these identities, regardless of whether they involve the majority ethnos or the minority. Identity and citizenship do not imply the levelling of any specific people, they do not imply the lowering of human beings into abstract nationals and citizens; the same way that the preservation of specific identities of the majority and minority, ethnic and cultural characters, and the opposition of tendencies to enter an amorphous mass; should not imply the ghettoism of any specific identity.
The environment, where the relevant part of the population experiences its identity as a homogenous and specific identity, finds it hard to get tangled up in insoluble problems; however the environment where the pluralism of identities is not an exception but a rule; pluralism in the sense that identity is multiple both in the individual and collective plan,
-I- am not only a member of my nation or ethnic community, or only of my religious community, or only of my party, or only of my fan group, or only of my philosophical school, but at the same time –I– am a member of multiple processes, or better to say my identity involves many dimensions of my existence and none of them infringe the other;
the same way:
OUR country is not determined only by the ethnic, religious or monocultural identity of the majority, but the country’s identity includes all the wealth of the pluralism of its territory;
has real chances of embodying the optimal Equilibrium between the specific and the universal – and in this way shape the paradigm of pluralism which is an attribute of the World.
However, plunging into the inconsistency of ethnocentric etatism and especially into the idea of the organic community with the perspectives of European integration and the projects of the modernisation and democratisation of new states can bring about another kind of problems. This involves the mechanical and dogmatic understanding of the right to difference, tolerance, multiculturalism and interculturalism. Under the pressure of the so-called international community (more precisely its neo-liberal globalising lobbies and also confused post-modernistic ideologies) the right to difference and the idea for tolerance lose their meaning: all differences must be respected – even those that systematically lead to infringement of human dignity – and must be included in the logic of free and unhindered market. Everything must be tolerated, especially if we can benefit from this. In accordance with this, the dogmatised ideas of multiculturalism and interculturalism can take on various and unrelated forms: their scope is wide and goes from the ghetto-like isolation to the levelling and assimilating Americanism (the so-called Coca-Cola-ism of the world). One of these forms is based in the formal enforcement of the protection of individual and collective human rights, under whose mask often hides the practice of not punishing crimes and tolerating the language of hatred and calls for violence and ethnic cleansing and/or world uniformisation. Said simply, charming words and convincing concepts are not enough: if they are dogmatised or implemented in a formal manner, the final outcome is in principle identical with the results of wrong answers in the first row of questions (etatistical metaphysics, ethnocentric etatism, monism and organicism of identity).
If Kosovo is capable of passing all these tribulations (or at least diminishing their destructive effects), there is real hope that Kosovo’s inclusion in Europe’s political map will contribute to the enrichment of the European identity, and will contribute to shaping that State into a Carrier of the civilised and humane FUTURE of humankind.
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Chemarea papei Urban II, lansată în 1095 la Clermont, pentru eliberarea Sfântului Mormânt a răsunat în inimile creştinilor.
În Occident nu se cunoştea ce însemna cu adevărat cucerirea sarazină, însă lumea şi-a dat seama că pelerinajul la Ierusalim, atât de frecvent practicat în secolul al XI-lea, nu mai era posibil şi că sarazinul pusese stăpânire pe mormântul lui Hristos şi interzicea creştinilor să îl viziteze. Zvonul a fost răspândit de predicatori care au purtat ecoul apelului pontifical.
La fel ca mulţi mari-demnitari ai regatului, şi Godefroy şovăia: era datoria tuturor să lupte pentru Biserică şi să meargă spre Ţara Sfântă, urmându-l pe suveran; iar apoi exista şi speranţa unei prăzi sau, dacă nu, aventura de a străbate ţări necunoscute. Dar nici un rege nu se mişca: rolul lor era doar de a-şi guverna ţara şi de a menţine ordinea, nu să meargă la război în ţinuturi îndepărtate. Mulţi duci şi marchizi, în vremea când luau fiinţă micile principate, au gândit la fel. Cei care s-au hotărât treptat să plece, cu sutele şi cu miile, au fost mezinii marilor familii şi cavalerii; însă conţii care au devenit cruciaţi au fost destul de puţini. Unul singur în Germania, Emichon, şi cei din Flandra şi din Normandia. În sudul Franţei, hotărârea luată de conţii Raymond de Provence şi Bohemond de Taranto avea alte motivaţii:
Ţara Sfântă se afla dincolo de Mediterană, marea lor.
La jumătatea lunii august a anului 1096 au plecat însoţiti de saxoni, alemani şi teutoni, completaţi ulterior cu bavarezi, dar mai ales cu lotharingieni, cavaleri din Hainaut, din Brabant şi Flandra, din nordul Franţei şi din regiunea Bouillon, Renard şi Pierre de Toul; cu toţii, îl urmează credincioşi pe cneaz.